~~ Pour un chef d’État français, il vaut mieux décapiter des femmes plutôt que les émanciper, être chef chamelier qu’académicien ! Jacques Martinez Journaliste Ancien chef d’édition à RTL (1967-2001)
Pour un chef d’État français, il vaut mieux décapiter des femmes plutôt que les émanciper, être chef chamelier qu’académicien !
Ni le président Chirac, ni son Premier ministre Jospin n’avaient daigné se déranger pour les obsèques d’un francophile, catholique, ancien ministre français, élu à l’Académie française puis président du Sénégal : monsieur Léopold Sédar Senghor !
Mais là, pour le roi d’un pays musulman dur, les chameaux qui s’y bousculent ne sont pas que des camélidés !
À commencer par François… En 2001, les Sénégalais ont espéré jusqu’au dernier moment la venue de Jacques Chirac ou de Lionel Jospin pour les obsèques de monsieur Senghor ! Ce grand francophile, amoureux de la France (qu’il a connue à 22 ans seulement, qu’il défendit en 39-45, où, en 1957, il épousa une Normande, Colette Hubert, et où il décéda, chez lui à Verson dans le Calvados), élève de Louis-le-Grand (où naît son amitié avec Georges Pompidou et Aimé Césaire dont il fit sien le mot « négritude ») puis de la faculté des lettres de Paris, premier agrégé noir d’université en France, professeur des lettres classiques à Tours puis au lycée Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), membre de l’Académie française pour ses poèmes et ses écrits philosophiques, ancien député et ancien ministre de la République française !
Notons qu’en 40, simple 2e classe parce que non né en France, il faillit être fusillé par les Allemands !
Lire aussi : Feu notre ami le roi Paris n’est qu’à 5 heures de vol de Dakar : Jacques Chirac ou Lionel Jospin auraient pu faire le déplacement dans la journée.
Non, ils ont préféré s’y faire représenter par un « sous-ministre », le ministre délégué à la Coopération ! Bien que 9 jours séparèrent le décès des obsèques, Chirac avait eu cette pitoyable excuse : « Un important discours à préparer ! » À croire qu’il n’avait aucun conseiller sous la main pour le lui écrire !
Mais, là, pour « Son Altesse, Sire Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud », fils du roi fondateur – par la force – de la dynastie Abdelaziz (1876-1953 : un 6e fils vient de lui succéder !), roi d’un régime musulman dur qui interdit toute croix (même rouge !) et qui applique la décapitation à toute personne critiquant l’islam !
Peu importe : les chefs d’État dont le nôtre se bousculent afin de se fondre dans le paysage saoudien, c’est-à-dire en participant plus à une course de camélidés qu’à une assemblée de dignes représentants du monde libre !
Tous ces démocrates partisans de la laïcité ou à la tête d’États prônant la religion chrétienne semblent, à l’image (mais sans la classe) des vassaux de notre France d’autrefois, jouer des coudes au portillon du chamelier en chef afin d’être qualifiés pour la course… aux armements ou du BTP ? Bien que Riyad soit bien plus loin de Paris que Dakar, notre Président a fait le voyage seul, des fois qu’un imam local nous coupe la tête de sa compagne pour relations hors mariage. Pour les hommes, le risque est moindre : quelques coups de baguette ! François est prudent : il y est allé en « célibataire »… Jacques Martinez