JEAN ZAY ~~ Figure du Front Populaire,certes, mais résistant ,sûrement pas puisqu'il a été incarcéré de juillet 40 à son assassinat en44
. Ministre de l'Education Nationale,très actif , soucieux de la formation "citoyenne" il a aussi été un écrivain sulfureux. L'ironie de la "petite histoire" sera peut-être de le voir ensevelir dans un drapeau exécré Beau choix du Président de la République.
Jean Zay – Le Drapeau (1924) Le poème qui suit a été écrit en 1924 par Jean Zay que François Hollande va faire entrer au Panthéon. Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là. > Quinze cent mille dans mon pays, Quinze millions dans tout les pays. > Quinze cent mille morts, mon Dieu ! > Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore… > Quinze cent mille dont chacun avait une mère, une maîtresse, > Des enfants, une maison, une vie un espoir, un cœur… > Qu’est ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ? > Quinze cent mille morts, mon Dieu ! > Quinze cent mille morts pour cette saloperie. > Quinze cent mille éventrés, déchiquetés, > Anéantis dans le fumier d’un champ de bataille, > Quinze cent mille qui n’entendront plus JAMAIS, > Que leurs amours ne reverront plus JAMAIS. > Quinze cent mille pourris dans quelques cimetières > Sans planches et sans prières… > Est-ce que vous ne voyez pas comme ils étaient beaux, résolus, heureux > De vivre, comme leurs regards brillaient, comme leurs femmes les aimaient ? > Ils ne sont plus que des pourritures… > Pour cette immonde petite guenille ! > Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement, > Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes > Pour le sang frais, le sang humain aux odeurs âpres qui gicle sous tes plis > Je te hais au nom des squelettes… Ils étaient Quinze cent mille > Je te hais pour tous ceux qui te saluent, > Je te hais a cause des peigne-culs, des couillons, des putains, > Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre, > Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial, > Le défi aux hommes que nous ne savons pas être. > Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel, > Le blanc livide de tes remords. Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup > Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts. > Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires, > Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs.