Merci à Guy M. de nous avoir signalé cette lettre ouverte à Hollande écrite par Bernard Debré. Parue sur son blog le 14 août, elle traduit en quelques lignes les angoisses de tous les Français qui n'ont pas voté Hollande, et, semble t'il d'après les derniers sondages, d'une bonne partie de ses propres électeurs qui commencent à regretter amèrement d'avoir ainsi joué avec le feu en amenant au pouvoir au mieux des incapables, au pire des ennemis de la France.
Minurne - Résistance
Photo du "couple" présidentiel (!), parue en couverture de VSD, malgré les menaces de procès de Madame
C’est un double anniversaire que vous venez de fêter : vos 100 jours comme président et vos 58 ans.
100 jours, c’est peu, mais cela permet de cerner une personnalité, une façon de gouverner, voire de deviner l’avenir du quinquennat.
Tout d’abord, j’espère que la fête à Brégançon a été bonne, bien organisée. Le temps était de la partie et le site, grandiose, se prête à ce genre de manifestation. Maitre d’hôtel, cuisiniers,
personnel de sécurité, tout était fait pour que vous ne soyez pas dérangé. Le lendemain matin, vous avez pu reprendre votre vie normale, accompagné de votre compagne, des gardes du corps et
surtout des journalistes qui devaient témoigner, photos à l’appui, de votre « normalitude » un peu condescendante… Bref, un président normal, j’aurais pu dire « nunuche », dans un lieu anormal,
mais présidentiel.
Mais ce sont surtout les 100 jours, Monsieur le président, que vous avez fêté. Je dirais qu’ils ont été pour vous « pépères » plus que normaux. Vous avez fait connaissance avec volupté de vos
homologues étrangers ; enfin admis dans le cénacle du véritable pouvoir, celui des grands, des présidents, des rois, des premiers ministres !!!
Vous n’avez pas tout réussi, c’est le moins que l’on puisse dire. Avec Angela Merkel, cela s’est mal passé. Elle est de droite et vous avez souhaité que la gauche la remplace ; belle entrée en
matière. Elle est économiquement sérieuse, vous êtes laxiste et démagogue. Cela ne devait pas marcher !
Avec le Premier Ministre britannique, Monsieur Cameron, il y a, entre vous, l’humour anglais à votre désavantage. Il vous a raillé sur la taxation à 75% des plus riches en leur proposant de
venir à Londres, ce que certains font, bien évidemment. Vous avez tenté un trait d’humour (on vous avait connu en meilleure forme) au début des Jeux olympiques, en insistant un peu lourdement
sur le nombre de médailles françaises alors que les Britanniques n’en avaient pas encore… Vous auriez dû vous taire… Ils en ont deux fois plus que nous… Vous ne vous êtes pas fait un ami. Il ne
vous prend pas au sérieux.
Quant aux autres « grands » de ce monde, ils ne vous prennent pas au sérieux non plus. Vous avez beau faire, cela « n’accroche » pas. Il est vrai qu’en matière de politique extérieure, vous ne
faites rien. Vous n’avez pas compris le monde. Pourtant, il n’y a jamais eu autant de menaces, de guerres, de morts, de drames ; à telle enseigne que les quelques mois à venir risquent d’être
dramatiques, même pour l’Europe : guerre entre Israël et l’Iran et le Moyen Orient qui s’embrase ; guerre au Sahel (Mali, Mauritanie, Niger) et l’Afrique à feu et à sang ; quant à l’Afghanistan
(bordé par le Pakistan), il risque de redevenir la chasse gardée des talibans.
Vous intéressez-vous au monde qui vous entoure ? On peut en douter !
Quant à la politique française, vous donnez l’impression d’en être absent. Un président normal, pour vous, ce doit être celui de la IVème république. Vous ressemblez à René Coty avec Twitter
!
Mais savez-vous que votre Premier Ministre applique vos promesses de campagne ? Malheureusement ! On vous avait prévenu, elles étaient folles ! Elles le sont toujours (taxes, impôts, embauche
de fonctionnaires, j’en passe et des pires).
Savez-vous que la France, à partir de demain, sera officiellement en récession ?!!! A la stupeur générale, vous tournez le dos à la réalité ! Le socialisme doit s’imposer à la réalité ! Telle
doit être votre devise.
Vous venez de fêter ces deux anniversaires. J’aimerais vous dire « réveillez-vous, Monsieur le président » ! La France tombe, la France va mal, elle va de plus en plus mal avec votre politique
! Sortez de votre carcan idéologique, devenez un vrai président ! Mais en êtes-vous capable ?
Pr. Bernard DEBRE
Ancien Ministre
Député de Paris